Selon une étude Red Hat, les entreprises françaises sont prêtes à adopter massivement l’IA, mais le manque de compétences, les coûts élevés et la « shadow AI » contrarient leurs ambitions

 Red Hat, Inc., premier éditeur mondial de solutions open source, annonce la publication des résultats d’une nouvelle étude qui met en lumière la prépondérance de l’IA au sein des stratégies informatiques des entreprises françaises¹. Les conclusions de l’enquête révèlent que celles-ci prévoient notamment d’augmenter leurs investissements en IA de 34 % en moyenne d’ici 2026².

Interrogés sur la stratégie informatique de leur entreprise pour les 18 prochains mois, 75 %³ des répondants français affirment que l’IA constitue leur priorité principale, suivie du cloud hybride et multicloud (73 %³) et de la virtualisation (72 %³).

Néanmoins, 89 % des entreprises interrogées déclarent que leurs investissements en IA ne génèrent pas encore de valeur client⁴.

Afin de surmonter ces difficultés et de concrétiser leurs ambitions en matière d’IA, les entreprises françaises font le choix de  l’open source pour tous les aspects de leur stratégie informatique. L’enquête montre que 93 %⁵ des répondants considèrent que les logiciels d’entreprise ouverts ont un rôle essentiel à jouer pour leurs stratégies de cybersécurité et 90 % dans le domaine de la virtualisation ; l’IA, quant à elle, arrive en troisième position, avec 89 % des personnes interrogées, à égalité avec le cloud hybride et le multicloud, la souveraineté numérique et l’optimisation des coûts.

L’IA, une technologie en devenir

En matière d’IA, la principale priorité citée par les répondants (78%³) est l’opérationnalisation de la technologie, suivie par l’optimisation des coûts et le fait de favoriser son adoption massive par les collaborateurs (toutes deux mentionnées par 76 % des personnes interrogées). 

Les entreprises ont toujours des difficultés à retenir et à cultiver des talents dotés de compétences appropriées. En effet, 73 %³ des répondants français considèrent que les lacunes les plus urgentes à combler concernent le cloud et les compétences humaines et interpersonnelles, suivies par la cybersécurité (71 %³) et l’IA (70 %³). Concernant l’IA, les dirigeants de départements informatiques ou d’IA considèrent qu’il est urgent de combler certaines lacunes : les compétences d’IA agentique arrivent en tête, mentionnées par 57 % des sondés, suivies par la capacité à connecter l’IA aux données d’entreprise (50 %), puis par l’exploitation efficace des capacités d’IA (47 %).

La quasi-totalité (97 %⁶) des personnes interrogées considèrent qu’elles se heurtent à des obstacles à l’adoption de l’IA, notamment les coûts de mise en place et de maintenance élevés (29 %), les inquiétudes portant sur la confidentialité des données et la cybersécurité (29 %) et le fait que les départements d’IA fonctionnent en silos séparés des départements informatiques (27 %).

De plus, 91 %⁷ des sondés affirment être confrontés à des problèmes de « shadow AI », à savoir l’utilisation non sanctionnée d’outils d’IA par les collaborateurs. 

Les inquiétudes liées à la souveraineté sont le principal obstacle à l’adoption du cloud

Pour les personnes interrogées, le cloud arrive en deuxième position des principales priorités des entreprises et l’IA ne fait qu’ajouter à la complexité, en tant que charge de travail supplémentaire qui doit s’aligner avec les stratégies cloud en constante évolution. Les freins à l’adoption du cloud persistent : parmi les principaux sujets de préoccupation figurent les inquiétudes liées à la souveraineté (citées par 63 %³ des répondants), le manque de compétences, un ROI difficile à estimer et des décisions d’investissements mises en pause en raison de l’incertitude qui règne sur les marchés (tous trois mentionnés par 62 %³ des répondants).  Interrogés sur leur stratégie de cloud souverain au cours de 18 prochains mois, les répondants français affirment que leurs principales motivations sont la flexibilité et le libre choix des fournisseurs informatiques (79 %³), la sécurisation de la chaîne d’approvisionnement logicielle (77 %³), ou encore la transparence et l’auditabilité (77 %³).

En matière d’IA, le degré de confiance dans le potentiel de la France sur la scène internationale est assez élevé. Ainsi, 91 % des sondés s’accordent à penser que la France est d’ores et déjà une puissance d’IA à l’échelle internationale, ou pourrait le devenir au cours des trois prochaines années⁸. Néanmoins, ces résultats sont inférieurs à ceux d’autres pays européens : en Espagne, la proportion de personnes exprimant une telle confiance dans la capacité de leur pays à s’imposer comme une puissance d’IA est de 99 %, et de 98 % en Suède, en Allemagne et aux Pays-Bas⁹. Parmi les principaux facteurs limitants qui pourraient empêcher la France de se positionner comme une puissance incontournable dans le domaine de l’IA, les répondants citent l’absence de politique et de stratégie gouvernementale adaptée (50 %), l’infrastructure réduite en matière de puissance de calcul (43 %) et le manque de pipelines de talents (39 %¹⁰).

Citations

Rémy Mandon, Country Manager, France, Red Hat:  

« Les résultats de l’enquête de cette année montrent le fossé qui existe entre ambitions et réalité. Les entreprises investissent massivement dans l’IA ; pourtant, seules quelques-unes parviennent pour l’instant à générer de la valeur client. Pour passer du stade d'expérimentation à celui de production durable, les entreprises doivent s’appuyer sur leurs connaissances et sur l'intégration de leurs systèmes pour générer de la valeur avec l’IA. En parallèle, les conclusions de l’étude font état d’inquiétudes croissantes portant sur la souveraineté des données et la nécessité de disposer de solutions efficaces pour poursuivre leur élan vers une plus grande adoption du cloud. Dans cette optique, l'ouverture et les normes communes, vectrices de collaboration, de partage de bonnes pratiques et de flexibilité, resteront essentielles pour pérenniser les investissements, aussi bien pour l’IA que pour le cloud hybride. »

Hans Roth, Senior Vice President & General Manager EMEA, Red Hat: 

« Les entreprises souhaitent bénéficier d’un degré de contrôle et de résilience informatique plus élevé afin de s’adapter à un monde en perpétuelle mutation. Les résultats de cette étude, à l’image de nos échanges quotidiens, montrent que la souveraineté occupe une place prépondérante au sein des stratégies actuelles des entreprises en matière de cloud, tout comme les opportunités naissantes offertes par l’IA. L’open source a un rôle central à jouer dans cette transformation, en apportant la transparence et la flexibilité nécessaires aux entreprises pour leur permettre d’innover rapidement, sans compromis. Red Hat donne aux entreprises la possibilité de choisir l’endroit où leurs données résident, la manière dont leur infrastructure fonctionne, ainsi que leurs partenaires. La souveraineté et la résilience sont rendues possibles par des écosystèmes, et non par des silos, et la mission de Red Hat est de permettre l’adoption en toute confiance de n’importe quel modèle, accélérateur ou cloud. »

 ¹Méthodologie : au cours de cette étude, menée par Censuswide du 13 au 27 août 2025, 909 responsables et directeurs informatiques (dont certains occupent des fonctions liées à l’infrastructure informatique et cloud), ainsi que des ingénieurs en IA (notamment des ingénieurs et des data scientists spécialisés dans les logiciels d’IA/ML, le traitement du langage naturel et les moteurs LLM) issus d’entreprises de plus de 500 employés opérant dans la zone EMEA (en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne, en Suède, en Suisse, aux Émirats arabes unis et au Royaume-Uni) ont été interrogés. Parmi ceux-ci, 100 travaillent dans des entreprises françaises. Censuswide respecte les directives et emploie des membres de la Market Research Society, qui se fonde sur les principes ESOMAR. Censuswide est également membre du British Polling Council.

²Plus de deux répondants sur 10 (22 %) prévoient d’augmenter les investissements de 51 à 75 %, tandis que deux cinquièmes des personnes interrogées envisagent une augmentation de 21 à 50 % (44 %) et un tiers de 5 à 20 % (32 %). Aucun des répondants ne prévoit d’augmentation de plus de 75 % ou de moins de 5 %. 2 % d’entre eux ne prédisent pas d’augmentation de leurs investissements. Aucun n’a répondu ne pas être sûr. 

³ Combine l’ensemble des sondés ayant répondu qu’ils étaient ‘tout à fait d’accord’ et ‘plutôt d’accord’.

 ⁴Les sondés devaient sélectionner la phase décrivant le mieux la situation de leur entreprise :  

• 17 % des répondants français estiment se trouver en phase 1 : faire connaître l’IA ; 

• 20 % des répondants français estiment se trouver en phase 2 : se préparer pour l’IA ; 

• 31 % des répondants français estiment se trouver en phase 3 : explorer les cas d’usage d’IA ; 

• 21 % des répondants français estiment se trouver en phase 4 : maximiser les investissements en IA ; 

• 11 % des répondants français estiment se trouver en phase 5 : créer de la valeur client.

Quand on les a interrogés sur le futur, 25% des sondés espèrent créer de la valeur client d’ici cinq ans. 

 ⁵Combine l’ensemble des sondés ayant répondu « Très important » et « Assez important ».

⁶ Les personnes n’ayant pas sélectionné « Il n’y a aucun frein majeur à l’adoption de la technologie ».

 ⁷Combinaison de tous les sondés ayant sélectionné « Oui ».

 ⁸56 % des répondants considèrent que la France est déjà une puissance d’IA à l’échelle internationale, 35 % pensent qu’elle pourrait le devenir d’ici trois ans

⁹ L’Espagne avait la proportion de répondants la plus élevées pensant que leur pays est ou a le potentiel de devenir une puissance d’IA internationale (99 %), suivie par la Suède, l’Allemagne et les Pays-Bas (98 %). Les sondés italiens semblent les moins convaincus avec 76 %.

 ¹⁰Parmi les répondants qui ne pensent pas/ne sont pas sûrs que leur pays soit ou puisse devenir une puissance mondiale de premier plan dans le domaine de l'IA au cours des trois prochaines années.